Point à la verticale du centre de la Terre


David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010.

Fiche technique
titre Point à la verticale du centre de la Terre
technique bronze, laiton bois et verre
dimensions h. 31 cm ⌀ 21 cm
année 2010

Description

Objet imaginé et dessiné par David Lasnier, réalisé par Jim Sellers. Il s'agit d'un objet fabriqué en laiton, bronze, acier inoxydable, fils d'acier, verre et niveaux à bulle. L'objet est protégé par une cloche de verre reposant sur une base en bois recouverte de feutrine verte. L'objet a été dessiné après une recherche documentaire à la galerie Enlightenment au British Museum de Londres. Il reprend des éléments d'appareils de mesure du 18e siècle, tels que le prisme de Sir Isaac Newton.

Fonctionnement

L'œuvre commence avec un titre absurde, l'objet est conçu de sorte qu'on puisse imaginer quelques instants qu'il pourrait avoir un sens. Le fonctionnement conceptuel de l'œuvre consiste en un contre-pied qui met en jeu l'esprit critique du regardeur, et la trop grande autorité de -n'importe quoi qui se retrouvera dans un lieu d'art-. L'œuvre elle-même, n'est ni tout à fait l'énoncé, ni tout à fait l'objet, mais la relation entre les deux.

Textes

Grâce à sa fabrication en alliages choisis, son trépied à vis micrométriques, ses trois axes et sa cloche, cet objet permet de repérer avec précision un point remarquable du fait de sa situation à la verticale du centre de la terre.

With its structure in specially chosen alloys, its adjustable tripod with precision engineered screws, its three axis and bell jar, this object is capable of situating a specific location with pin-point accuracy in relation to its vertical alignment with the centre of the earth. — translation by Chris Atkinson

Texte dossier artistique 2018

Point à la verticale du centre de la Terre, grâce à sa fabrication en alliages choisis, son trépied à vis micro- métriques, ses trois axes et sa cloche, permet de repérer avec précision un point remarquable du fait de sa situation à la verticale du centre de la terre. Un point a est à la verticale d’un point b si a, b et le centre de la Terre sont tous trois alignés. Le fait pour un point a d’être à la verticale du centre de la Terre revient à confondre le point b avec le centre de la Terre et donc à considérer que deux points sont alignés, ce qui est toujours le cas.

L’énoncé est absurde. La pièce consiste donc à organiser un conflit entre une absurdité logique et un objet d’autorité. Le but est de questionner l’autorité des objets, des lieux de monstration, des artistes.

Texte de Jean-Louis Poitevin (extrait)

David Lasnier prend en charge les limites que s’impose notre imaginaire trop habitué à écouter ce que lui disent les scientifiques ainsi que nos habitudes perceptives sources de découvertes mais aussi cadre limité par les habitudes, les réflexes et des connaissances inadéquates. David Lasnier invente des situations paralogiques et fait exploser les limites de certaines de nos croyances qui apparaissent lorsque nous sommes tentés de confondre connaissance et reconnaissance. Ce sont alors tous nos univers, mentaux sociaux, psychiques, qui se trouvent menacés par cette explosion. Ainsi dans Frontière provisoire de la République expansionniste des Antipodes, un cercle au sol est mis en relation avec une vidéo dans laquelle on voit une figure géométrique en mouvement. Un point, une ligne, un mouvement, un cercle, une boule, un cercle, une ligne, un mouvement de rotation, un cercle, un point. Être ici, d’un côté du globe ou de l’autre n’est pas le résultat d’un voyage sur le globe, mais d’une projection mentale et mathématique. Nous assistons à la fois à la naissance d’un espace et de son support. Ce que nous montre David Lasnier, c’est que l’imaginaire a sa source non tant dans des images concrètes que dans des calculs insensés, des projections sans contenu, des figures proches du non-sens. Ainsi, dans son œuvre Point à la verticale du centre de la terre, l’appareil qu’il a réalisé a une fonction improbable même s’il semble parfaitement scientifique. Nous ne cherchons pas à savoir, nous désirons voir. Nous ne cherchons pas de preuve, nous voulons être surpris, fascinés, convaincus. Et nous le sommes au moment même où nous abandonnons notre raison et laissons les figures de la rêverie envahir notre esprit. C’est en ce point de conjonction et de disjonction, un point qui est partout comme les circonférences qu’il ne cesse d’engendrer. C’est de ce point non localisable que s’ouvrent et se ferment toutes les vannes de l’esprit, celles de la raison comme celles de l’imagination.

Jean-Louis POITEVIN, 2010, lacritique.org


Œuvres préliminaires

Point à la verticale du centre de la Terre (vidéo)

La première occurence de ce travail est une vidéo de 2007 dans laquelle je décris l'objet qui est montré dans sa première étape de dessin.

Données
titre Point à la verticale du centre de la Terre
date 2007
technique vidéo SD PAL, couleur, stéréo
durée 27 secondes

×-(---+ ), ULS Print n°6

La deuxième occurence de ce projet est ×-(---+ ), ULS Print n°6, cette édition est réalisée à l'occasion du travail qui a consisté à redessiner l'objet en vue de sa fabrication.

David Lasnier, ×-(---+ ), 2009.

Données
titre ×-(---+ )
date 2009
technique impression laser sur papier
dimensions 41×28,7 cm
édition 100 exemplaires

Vues additionnelles

David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010. David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010. David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010. David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010. David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010. David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010. David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010. David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010. David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010. David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010. David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010. David Lasnier, Point à la verticale du centre de la Terre, 2010.