Décomposition n°5

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Des aplats, des trames, des valeurs, des dégradés, lisses, granuleux, diaprés... tout le vocabulaire de la taille d'épargne semble employé mais à quoi ? Cette image est-elle adroite ou maladroite, à quoi est-elle conforme ? Et d'ailleurs, peut-on proprement parler d'image ? Ici probablement parce que la reproduction photographique ne communique que le dessin, pas la matière, pas les imperfections de l'encre et du papier. Mais face à la gravure même, du fait de son refus de figurer clairement, c'est la matérialité qui s'impose.

Toujours inquiet des mécanismes d'harmonisation et des possibles injonctions de l'air du temps dont nous pouvons coupablement nous faire les vecteurs, ces gravures sont produites selon un processus complexe et systématique qui ne permet pas de décider d'une forme en particulier, mais d'en sélectionner certaines pour leurs propriétés, comme la variété de leurs textures, l’intérêt à les graver. Il s'agit toujours d'un choix de l'auteur, mais d'un choix contraint, l'auteur ne s'autorise pas tout.

Une fois le dessin choisi, la gravure le restitue de la manière la plus conforme possible. Cette étape est niée comme source de plasticité. Pour autant, elle n'est pas sans conséquences, car il faut considérer la pratique en estampe dans sa totalité, le résultat d'une gravure influe sur la suivante. Parce que toutes les étapes, gravure, encrage, pressage sont techniquement contraignantes, toutes les images ne sont ni possibles ni intéressantes, c'est bien la confrontation à un médium qui donne une ligne de pertinence. Ceci, et un refus catégorique d'appartenir au genre.

Cette estampe est conçue, gravée et imprimée par l'artiste. Chaque exemplaire est numéroté, titré, signé et daté coté face.